La pathologie

Les oedèmes 

Les œdèmes

L’équilibre entre la charge lymphatique et la capacité de transport est maintenu en temps normal.

Lorsque la charge liquidienne intercellulaire est supérieure à la capacité de transport du système lymphatique, l’œdème apparait et se développe. Les pathologies qui en découlent sont dues à une accumulation progressive de la charge liquidienne qui n’est plus évacuée. L’Œdème signifie, que le système lymphatique n’est plus en mesure d’assurer sa fonction sur un territoire de façon provisoire (aiguë) ou de façon définitive (chronique).

Le système lymphatique a la capacité de drainer une surcharge de liquide transitoire dans les cas aigues, par des réactions naturelles qui réagissent à la surcharge liquidienne et à la chute de la capacité de transport. La réponse de l’organisme à une lymphostase est :

  • Les vaisseaux lymphatiques du voisinage immédiat réagissent par une augmentation de la motricité des lymphangions, c’est l’exploitation de la réserve fonctionnelle.
  • Des vaisseaux collatéraux se déploient, et stimulés par des facteurs de croissance libérés à la suite de la lésion tissulaire, une néo-angiogénèse établit des anastomoses lympho-lymphatiques.
  • Des anastomoses lympho-veineuses au sein des nœuds lymphatiques deviennent fonctionnelles.
  • Stimulation des macrophages

Mais, au-delà d’une certaine durée et d’une certaine surcharge de liquide, et cela malgré les facultés adaptatives de l’organisme(jusqu’à 20fois), le système lymphatique est insuffisant pour contrer l’inondation du tissu.

1. Les différentes causes d’un œdème :

  • Hypervolémie sanguine avec hypertension veineuse lors d’une insuffisance cardiaque droite ou d’une insuffisance rénale.
  • Retour veineux et/ou lymphatique perturbé
  • Hyperhémie post-traumatique, post-inflammatoire
  • Perméabilité augmentée lors d’un traumatisme, d’une inflammation, de la gestation
  • Hypoprotéinémie
  • Œdème angioneurotique (œdème de Quincke)

2. Conséquences d’un œdème chronique

L’impact d’un œdème chronique est dermatologique, immunitaire et sur l’appareil locomoteur.

Les œdèmes chroniques entrainent l’accumulation de liquides et de macromolécules dans les tissus sous cutanés. L’accumulation de protéines attire des macrophages, entrainant la prolifération des fibroblastes, des kératinocytes et des adipocytes. Cet infiltrat cellulaire riche est responsable d’un état inflammatoire chronique qui s’installe et ralentit le processus de rétablissement. Par ailleurs, cet infiltrat cellulaire entraine une augmentation de production de fibres de collagène anormale, d’une dégénérescence des fibres élastiques, d’un épaississement de l’épiderme et d’une surcharge de tissus adipeux créant ainsi une fibrose cutanée. Ces modifications de la composition du tissu sous cutané, peuvent entrainer des dégradations du tissu cutané et des complications dermatologiques telles que papillomatose, hyperkératose.

Par ailleurs, la diminution de l’immunité locale favorise la survenue de dermo-hypodermites bactériennes qui aggravent la maladie. En effet, le système lymphatique est indispensable à la réponse immunitaire. Les macrophages et les cellules de Langerhans (CPA) quittent la peau et cheminent via les réseaux lymphatiques jusqu’aux ganglions où ils induisent une réponse immunitaire adaptative grâce aux lymphocytes T4, T8 et B. La circulation lymphatique joue en outre un rôle de clairance de micro-organismes ; ainsi, la stase liquidienne chronique est à l’origine de la perturbation de l’immunité locale. La zone perturbée est donc considérée comme une zone immunologiquement vulnérable favorisant la survenue potentielle d’épisodes infectieux.

Il est important de traiter l’œdème à la suite d’un traumatisme ou d’une intervention chirurgicale, et cela dès son apparition, afin de prévenir sa transformation en lymphœdème chronique et l’installation de modifications tissulaires irréversibles avec des troubles de l’appareil locomoteur liés.

3. Les traitements

Traitement de l’œdème consiste à réduire le volume de celui-ci par une stimulation du système lymphatique résiduel et ainsi à prévenir une infection, par les techniques suivantes :

  • Drainage lymphatique manuel
  • Réflexologie plantaire
  • Massage du tissu conjonctif
  • Hydrothérapie
  • Electrothérapie
  • Contention par bandage
  • Bas de contention en préventif et en chronique
  • Gymnastique décongestionnante
  • Traitement de la peau
  • Techniques défibrosantes
  • Pressothérapie

4. Insuffisances lymphatiques

a) L’insuffisance lymphatiques Mécanique

L’insuffisance lymphatique Mécanique, est dû à une réduction de la capacité de transport de la charge lymphatique normale.

Cette réduction de la capacité de transport peut être distinguer en deux types d’insuffisance mécaniques :

  • Insuffisance mécaniques structurelle :
    • Lésions traumatique, chirurgicale, infectieuses
    • Radiothérapie ou atteinte du tissu conjonctif affectant les vaisseaux et/ou les nœuds lymphatiques
    • Dysplasie
  • Insuffisance mécaniques fonctionnelle :
    • Des spasmes par des médiateurs inflammatoires ou des douleurs
    • Paralysie des lymphangions lors d’intoxication, de narcose, de prise de médicaments

b) L’insuffisance lymphatiques Dynamique

L’insuffisance lymphatique dynamique, est lorsque la charge lymphatique est pathologiquement augmentée et dépasse la capacité de transport du système lymphatique. Le système lymphatique est parfaitement sain et fonctionne correctement, mais ne peut pas assumer l’augmentation de volume à transporter.

Cette augmentation de volume pathologique peut être consécutive à :

  • Insuffisance cardiaque
  • Insuffisance rénale
  • Insuffisance veineuse
  • Hypoprotéinémie

Dans le cas d’une hyperperméabilité du système vasculaire sanguin, l’insuffisance dynamique peut aboutir à un œdème riche en protéines

c) L’insuffisance lymphatiques mixte ou combinée

L’insuffisance lymphatique combinée est lorsque la charge lymphatique est anormalement augmentée et la capacité de transport pathologiquement diminué. Le maintien dans cet état menace les tissus. La souffrance tissulaire provoque une réaction inflammatoire qui va augmenter l’insuffisance lymphatique.

5. L’accumulation de protéines

La concentration élevée en protéines d’un œdème découle :

  • Soit de l’apport trop important de protéines dans le milieu interstitiel par une hyperperméabilité des capillaires sanguins
    • Destruction tissulaire
    • Traumatisme
    • Inflammation
  • Soit par leur évacuation trop lente du milieu interstitiel (lymphœdème),
  • Soit de la combinaison des deux

L’accumulation de la stase protéique et des déchets métaboliques ne va pas être compatible avec la vie de la cellule à long termes.

L’œdème riche en protéines résultant d’une insuffisance mécanique ou d’une insuffisance lymphatique combinée provoque une fibrose des tissus, donc une prolifération du tissu conjonctif et par conséquent des lésions spontanément irréversibles

Les protéines ont un rôle prépondérant dans le développement de la fibrose qui commence à se développer dès 4 semaines post apparition de l’œdème s’il n’est pas traité. On dit alors que l’œdème « s’organise »

La fibrose (synonyme de sclérose) survient à la suite d’une destruction substantielle des tissus ou lorsqu’une inflammation a lieu à un endroit où les tissus ne se régénèrent pas. Les protéines plasmatiques ayant migré vers le milieu interstitiel lors de la réaction inflammatoire, ne sont pas réabsorbé ou ne l’est pas suffisamment (par le système lymphatique) et s’agence avec le tissu conjonctif dans le milieu interstitiel. Il en découle, un durcissement pathologique du tissu causé par une formation excessive de collagène. Elle correspond à la rigidification anormale de la peau.

 

Lymphœdème

Trouble lymphatique

Phlébœdème

Trouble circulatoire

Stimulation de points reflexes

Lipœdème

Trouble lymphatique

Autres Œdèmes

Trouble lymphatique

Consulter votre médecin si vous avez un doute

En cas d’apparition de signe d’œdème, la consultation de votre médecin est indispensable afin de déterminer le l’étiologie de l’œdème et la stratégie de traitement à adopter. Parlez-en à votre médecin en cas de doute.